
3 modèles de pensées traditionnelles chinoises (modèles taoïste, confucianiste et bouddhiste) s’offrent à nous comme nourriture venant enrichir notre propre paradigme.
Quelques notions essentielles en quelques clefs :
De la dynamique d’évolution :
Dans la perspective de faire de sa trajectoire ce que l’être humain est le plus à même de réaliser, sa nature est perfectible, capable de s’améliorer par les études, et la connaissance acquise (modèle confucéen). La connaissance, c’est nourrir son regard sur son (et les) paradigme(s) avec les enseignements provenant de l’expérimentation (différent du savoir). D’où la nécessité et l’importance de la mise en œuvre, en pratique. Des paradoxes existant en tout (remise en cause de l’apprentissage basé sur les études et la connaissance), il existe un autre mode d’apprentissage : l’écoute et l’observation (modèle taoïste).
Du centre et de l’équilibre :
Zhong (le milieu) (ou la vertu du juste milieu) est le pilier fondateur de la bonne marche, d’une part de l’univers (macroscosme), et d’autre part de l’homme (microcosme) (modèle taoïste). Néanmoins cette notion est celle d’un mouvement et non celle de la recherche d’un état statique : tant que le plaisir, la colère, la tristesse et la joie ne se sont pas manifestés, c’est le milieu. Ou lorsqu’ils se manifestent sans dépasser la juste mesure, c’est l’harmonie. Les choses et les situations ne sont donc pas figées, elles restent dynamiques et le retour à l’équilibre reste la loi essentielle du maintient de l’harmonie. La culture du détachement (modèle bouddhiste) permettant d’être davantage observateur détaché de ses propres émotions, participe à ce retour au centre (pour se recentrer) et donc à l’équilibre et à la paix.

Du Yin et du Yang
La culture traditionnelle chinoise précise que le Tao, qu’il soit (1- le processus d’engendrement qui permet aux choses de s’agencer), ou (2- la voie permettant à chacun de grandir et de se réaliser davantage), est le fait du jeu harmonique et complémentaire du Yin et du Yang.
Dans les pratiques du Tai Ji Quan et du Qi Gong on en apprend et on en vit les différents aspects. Si yin et du yang sont en harmonie, alors le corps et la pensée sont en harmonie. Si yin et du yang ne sont plus en harmonie, c’est le terrain offert au développement de la maladie selon la médecine traditionnelle chinoise dont ces deux pratiques gymniques sont issues.
Selon la loi des alternances, deux formes de mouvement existent successivement : le mouvement vers soi et le mouvement vers l’extérieur, la rétraction et l’expansion. Le mouvement vers soi représente l’expression physique d’une concentration mentale. L’énergie est ramenée vers le centre (Yin). Le mouvement vers l’extérieur représente l’expansion de l’énergie, son activité (Yang).
De l’éthique :
L’homme plus proche de la nature et de ses propres rythmes vieillit moins vite car il fonctionne dans un tout dans lequel il se fond (modèle taoïste). Et en cela, offrant ainsi moins de résistance, « s’use moins ». Il façonne ainsi tout au long de sa vie l’idée d’immortalité, entendons par là la vieillesse repoussée, au moyen d’outils mettant donc en jeu la notion d’harmonie du corps et de l’esprit. En parallèle, chacun se doit de découvrir et cultiver son sens moral, le « Ren » (modèle confucéen) : c’est le sens de l’humanité, de la bienveillance, de l’entraide, de la réciprocité et la solidarité.
Lionel Séité
