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Nos Voeux chinois

 

Ni Hao,

Selon la tradition chinoise, la période du nouvel an est celle des vœux, multiples. C’est aussi la période où les esprits (mauvais) qui flottent au dessus des têtes de chacun, heureux de profiter de cette occasion pour faire la fête également, trouvent ainsi matière à s’amuser : quel plaisir d’intercéder lors de l’expression de ces mêmes vœux pour que ceux-ci ne puissent réaliser leur office pour la personne concernée !!

C’est la raison pour laquelle il y a tant de pétards qui de par leurs bruits incessants déroutent les esprits mauvais qui ne savent plus ainsi où donner de la tête !

L’homme, malin, utilise en plus des homophones pour formuler ces vœux. Le mauvais esprit, moins malin, s’y perd.

Aussi, si l’on considère que le mot « poisson » est homophone du mot « surplus, abondance », et que le mot « chauve-souris » est lui homophone du mot « bonheur », alors pour notre part, nous vous présentons ainsi nos meilleurs vœux :

“Nous vous souhaitons plein de chauve-souris en votre cœur et plein de poissons rouges en votre demeure.”

Vous, vous comprendrez !

Le Tai Chi Club

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Le Taiji du mont wudang

Wudang : le berceau du Taiji

La boxe Taiji du mont Wudang

C’est un contact étroit de la boxe avec l’eau. L’eau se résout en vapeur quand elle se disperse, et se congèle pour devenir la glace quand elle solidifie. La vapeur légère comme la brume est à peine visible, alors que la glace rigide est aussi tranchante que la lame de couteau. Lorsque la boxe Taiji se déroule avec ses mouvements doux, elle ressemble à l’eau qui coule sans discontinuité. Lorsqu’elle a les mouvements énergiques, elle peut détruire tout comme un jet d’eau puissant.

Quand la boxe se confond avec l’eau, elles forment toutes les deux un bloc sans fissure, bien que l’une soit dynamique, et l’autre statique.

C’est à la veille d’une importante compétition que le prêtre taoïste Zhong se trouve parmi ses disciples. Il est l’entraîneur en chef du kungfu de Wudang. La nouvelle édition du festival international du kungfu traditionnel aura lieu. Qui sera le meilleur candidat à la compétition de boxe Taiji ?

La boxe ésotérique de Wudang, connue pour son travail interne et externe et ses belles postures, a une allure élégante et une beauté unique. Depuis la création de la boxe Taiji à 13 postures à Wudang par Zhang Sanfeng, la boxe a acquis la gloire pour elle-même et pour cette montagne. Au début de la dynastie des Ming, la cour a envoyé au mont Wudang plus de 400 taoïstes venant de diverses régions du pays. Ils ont reconnu Zhang Sanfeng comme fondateur de la boxe Taiji, ainsi a été fondée l’école de l’art martial de Wudang avec Zhang Sanfeng comme Grand Maître.

Aujourd’hui, qui pourra représenter Wudang pour montrer au monde la beauté de la boxe Taiji ? Il paraît que c’est un problème difficile. Après de mûrs réflexions, le prêtre taoïste Zhong décide de sélectionner quatre d’entre ses disciples et de les entraîner avant d’en choisir un.
Prêtre taoïste Zhong de Wudang

“Les exercices se font le plus souvent comme ça : un disciple sort soudain du rang et lance par surprise le poing contre un autre disciple sans le regarder. Celui-ci doit parer le coup par la réaction et l’acuité auditive. Quand le poing est lancé, il n’y a aucun signe avant-coureur, c’est pourquoi il faut avoir une réaction très rapide et pour cela il faut faire des exercices. Si le pratiquant perfectionne ses exercices, il peut élever sa capacité à faire face au changement. Au stade où vous pouvez faire face au changement de façon naturelle et à tout moment, c’est le stade suprême. En ce moment, il n’y a pas d’image, pas de chose concrète, c’est mentalement que l’on fait face au changement.”

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« Cueillir l’essence du soleil et de la lune et réunir l’air du ciel et de la terre », voilà une louange en faveur de la boxe Taiji. Il y a un récit qui raconte l’origine de la boxe Taiji : Zhang Sanfeng, prêtre taoïste de la dynastie des Song, a vu en rêve l’empereur céleste Xuanwu qui lui a appris la boxe. Un jour, il a rencontré des bandits et les a domptés en recourant à la boxe qu’il avait apprise en rêve. Depuis, sa réputation s’est étendue très loin.

Peut-être ce récit est fantastique. Les taoïstes ont créé un autre récit : dans le palais Zixiao, devant la statue de Zhang Sanfeng, il y a une fresque racontant la création de la boxe Taiji par Zhang Sanfeng. Un jour, lorsque le maître Zhang Sanfeng travaillait à la perfection dans la montagne, il a vu une lutte entre le serpent et le moineau. De là, il est arrivé à comprendre les rapports entre la dynamique et la statique et entre la rigidité et la souplesse. A partir de là, il a commencé à penser à créer une boxe nouvelle.

YIN YANG

YinYang
Chaque civilisation enfante ce qui lui manque. L’Inde brûlante et brutale a sécrété la non-violence ; l’Occident égoïste et rapace, la religion du Dieu d’amour; la Chine, passionnée et émotive, la recherche de l’harmonie. Mais l’harmonie chinoise n’a pas grand-chose à voir avec le nirvana indien ou le paradis chrétien. Ce n’est pas une récompense ou un aboutissement, c’est une manière d’agir, un but stratégique. Il vaudrait mieux alors parler d’harmonisation, puisqu’il s’agit d’une propension…
La grande différence est que l’Occident indo-européen s’imagine depuis toujours l’harmonisation comme une fusion, une unification. Or « un », depuis toujours, en Chine, se conçoit, se vit et se construit, comme « deux». Ce duo porte un nom : Yin/Yang.
Attention, il ne s’agit pas de (la répartition entre) Yin et Yang, mais précisément de l’unité consonante de leur couplage. « La vision chinoise du réel n’est pas conçue comme émanant d’une unité primordiale d’où découlent toutes les unités diverses » pose François Jullien qui poursuit en disant : «Partant d’une conception bipolaire, les Chinois voient le réel comme le résultat d’un continuel processus d’actualisation découlant du seul effet de l’interaction en jeu. Selon l’échelle où on se place, ce sera, au niveau le plus grandiose, l’action concertante du ciel et de la terre, au niveau le plus général celle du Yin et du Yang et au niveau de chacun d’entre nous, le rapport entre le dehors et le dedans, c’est-à-dire entre ce que je sens et ce que je ressens, entre ce que je vois, entends, etc., ce qui fait motion de l’extérieur vers moi et ce qui fait émotion de l’intérieur de moi. Le monde comme flux, est un ébranlement réciproque et continu. »
Pour que cet ébranlement continu ne reste pas un bruit de fond, admis mais lointain, pour qu’il devienne un rythme repérable, il faut des outils pour le penser et des signes pour l’exprimer. Pour cela les Chinois choisiront deux idéogrammes qui existaient depuis longtemps dans leur langue : Yin et Yang. Leur grande astuce fut, comme nous aurons plusieurs fois l’occasion de le voir, d’utiliser des termes anciens pour nommer des idées nouvelles.
Yin et Yang, vraisemblablement aux alentours du IIIème siècle avant notre ère, furent élus par les lettrés qui réfléchissaient sur le Yi Jing comme emblèmes de la mutation dans son ensemble, comme repères dans le battement continuel du changement. Yin et Yang ne sont pas des réalités par eux-mêmes, ce sont des indications de mouvement, des descriptions d’agencements qui n’ont de sens que relativement, l’une par rapport à l’autre. On s’en aperçoit mieux en regardant la manière dont sont écrits ces deux idéogrammes grâce auxquels la perception de l’évidence du changement a pu devenir une stratégie de l’action.

Sans avoir besoin d’une loupe, on remarque tout de suite en considérant ces deux caractères qu’ils possèdent une partie commune : le signe ressemblant à une sorte de P majuscule sur la gauche de chacun d’entre eux. Représentant à l’origine les tertres rituels élevés pour les cérémonies dédiées aux esprits chamaniques et aux dieux du sol, témoignage de l’animisme archaïque qui s’est perpétué tout au long de l’histoire chinoise et dont, aujourd’hui encore, des figures vivantes se rencontrent au coeur des campagnes, ce signe proclame d’abord que Yin et Yang, à l’instar de soleil et pluie, ne sont rien, ne valent rien l’un sans l’autre. Comme adret et ubac, leur sens d’origine, ils sont les deux versants d’une même montagne, pile et face de la même réalité que seule leur partie droite va distinguer.

Changement

Commençons, une fois n’est pas coutume, par le Yang. On voit une certaine ressemblance entre la partie droite de l’idéogramme et le caractère « changement ».
En haut se retrouve le signe du soleil et en bas celui de la pluie ; la différence vient du trait horizontal séparant nettement le signe du soleil de celui de la pluie. Alors que le caractère « changement » exprime la continuelle succession du soleil et de la pluie, ici l’accent est mis sur leur différenciation. Ce n’est plus le fonctionnement global du processus qui est signifié, mais un de ses instants : le moment où le soleil est en train de gagner sur la pluie, quand il fait de plus en plus clair, de plus en plus chaud, quand le ciel semble monter, l’horizon s’agrandir. Dans la ronde des changements de temps, c’est une fin d’orage qui est représentée, comme une invitation à sortir.

sinogramme

En écho, la partie droite de l’idéogramme Yin représente elle aussi une scène d’orage. On y trouve deux signes superposés, mais cette fois ils ne sont soulignés par aucune séparation. En bas se trouve le caractère « nuages » et au dessus un signe évoquant une idée d’accumulation et de potentialité. L’association des deux évoque donc un moment durant lequel des nuages porteurs de pluie sont en train de s’amasser : il fait de plus en plus sombre, de plus en plus froid, le ciel semble s’abaisser, l’horizon se rétrécir. À l’opposé du caractère Yang qui montrait un soleil apparaissant de plus en plus, comme un orage se dissipant, le signe Yin évoque un orage se formant, et constitue donc une invitation à rentrer.
Orage se dissipant, orage se préparant, ces images climatiques avec lesquelles les Chinois ont « écrit » Yin et Yang, ils vont les peindre inlassablement. François Jullien ouvre ainsi son livre sur la peinture par cette citation : « “La montagne sous la pluie ou la montagne par temps clair sont, pour le peintre, aisées à figurer” avertit, laconique, QIAN Wenshi, un critique chinois des Song (…). “Mais le beau temps tendant vers la pluie, ou la pluie tendant au retour du beau temps (…), voilà ce qui est difficile à figurer”. » Et il poursuit : « Plutôt que de figurer des états distincts et s’opposant, le peintre chinois peint des modifications. Au-delà de ses traits distinctifs, il saisit le monde dans son essentielle transition (…). Derrière le rideau de pluie qui balaie l’horizon, on pressent déjà,, à la luminosité qui point, que ce mauvais temps va se lever ; le temps clair, de même, n’est pas si longtemps sans laisser percevoir quelques signes précurseurs de son voilement. »
Grâce à ces repères, une organisation à la fois cardinale et saisonnière va se mettre en place. Entre les positions extrêmes du changement, le plein soleil associé au Sud et à l’été, et la pluie battante associée au Nord et à l’hiver, Yin et Yang posent des indications dynamiques qui aident à « assaisonner » son agir, c’est-à-dire l’assortir avec la saison. Yang, placé à l’Est; deviendra symbole de la floraison printanière et de la propension à agir et à s’extérioriser ; Yin, placé à l’Ouest, sera symbole de la fructification automnale et invitation à rentrer et restaurer ses forces. Partant de la description de l’éternité des changements de temps, l’écriture chinoise aboutit à une représentation vectorisée des temps du changement. Et cela toujours dans le même but: non préciser un état mais repérer une tendance. Yin et Yang ne sont ni des qualités ni des attributs mais des orientations et partant des injonctions.
Extrait du Discours de la Tortue de Cyrille J.D. JAVARY

Cinéma : Le promeneur d’oiseau

Afin de tenir la promesse faite à sa femme, Zhigen, un vieux paysan chinois, décide de retourner dans son village natal pour y libérer son oiseau, unique compagnon de ses vieilles années. Il fera le voyage de Pékin à Yangshuo avec Renxing, sa petite-fille, jeune citadine gâtée, contrainte de partir avec lui. Ces deux êtres que tout sépare vont se dévoiler l’un à l’autre, partager des souvenirs et des aventures. La petite fille va découvrir de nouvelles valeurs, et particulièrement celles du cœur.